8h30 pile, Guionnet arrive devant le palais de justice de Paris pour l’audience de la cour de cassation. Hélas ! il fait la queue pendant plus d’une heure quinze, signe que l’administration judiciaire de Paris est de plus en plus bordélique. Il va à l’entrée de la cour de cass’, seule partie du bâtiment qu’il connaît. Le gendarme le renvoie à la greffière pendue au téléphone. Il explique qu’il vient assister à l’audience de la deuxième chambre. La fonctionnaire lui demande sa carte d’identité. Elle note son nom sur un bordereau, conserve sa carte et lui remet un badge de visiteur (n° 87). Puis elle le conduit dans un couloir où il voit la statue de Saint-Louis, mauvais présage dans ce temple judéo-maçonnique. Suivent deux hauts étages à monter. Zélée, la greffière les grimpe à toute vitesse. Guionnet ahane en arrivant en haut, dans un long couloir perpendiculaire au premier, conduisant à la porte de la salle gardée par deux gendarmes. Au passage, poignée de main à Gérard Prelorenzo, peu de temps avant exclu du prétoire. Dans la salle, seules deux banquettes sont destinées au public, pour quatorze personnes serrées les unes contre les autres, pour onze dans le cas présent. Guionnet trouve la seule place disponible, comme par hasard derrière Joël Bouard dit Bête Immonde.
Voilà bon exemple de la façon dont la justice est rendue en public. Le malheureux spectateur est fliqué du début à la fin, il n’assiste à l’audience qu’après s’être soumis à des vexations. De telle sorte qu’il arrive en caleçon face aux robes noires. Guionnet était venu entre autres pour bavarder avec Prelorenzo, personnage qui l’avait intrigué le 16 novembre à la dix-septième chambrette. Impossible de le joindre par téléphone, au moins en région parisienne. Forcément, Prelorenzo est sans domicile fixe, ce séducteur habite chez trois femmes dont au moins une blonde. Ancien soldat de la marine, il a goûté à la mate à la suite de son divorce et de la déchéance de son autorité parentale. Au point qu’il voit parfois sa fille de 21 ans, mais pas son fils de 23 ans. Vieux problème de justice made in France, qui privilégie la femme dans les affaires familiales, comme le juif en général. C’est quand l’avocat général Gilbert Azibert coupa la parole à Bouard, en lui disant : « Mais vous n’êtes pas avocat, vous n’avez pas de droit de plaider la cause », que Prelorenzo s’insurgea. Il dit : « Vous n’avez pas droit à la parole ! » Alors le malheureux fut exclu manu militari.
C’est en mate que Prelorenzo, cousin de Bouard, lut les différents codes. Alors tout lui parut simple. Dans son travail militaire, il devait prendre en compte 320 algorithmes, alors qu’une centaine suffisent selon lui pour faire le tour des questions judiciaires. Impression discutable, y compris de l’avis de Maître François Danglehant, avocat au barreau de Seine-Saint-Denis, présent pour une autre affaire mais connaissant Bête Immonde, qui fut lui aussi menacé d’être expulsé par l’avocat général.
Azibert serait pied-noir, coupé du huitième jour selon la rumeur, qui n’a pas été vérifiée. Et on sait comment le juif pied-noir, selon Esther Benbassa, donne des leçons au juif allemand sur la façon dont l’Holocauste aurait dû être évité ! C’est à mourir de rire pour tout ancien séminariste d’études juives de l’ÉPHÉ, race étrangère au microcosme judiciaire.
Guionnet s’assit dans la salle quelques minutes avant que l’avocat général achevât ses propos. Pour lui, tout était expédié. Alors Bouard se leva et prit la parole pour souligner l’irrégularité de la procédure, qui doit donner en dernier lieu la parole à « la défense ». Confusion de sa part, car il était partie civile. Il réclamait récusation de « deux ou trois magistrats » selon Prelorenzo, dont celle de Joël Boyer, de la dix-septième chambrette. Et Bête Immonde vociféra, il dénonça les « ordures », le caractère « trompeur » d’un texte de loi de 1971, puis il dit aux juges : « Vous êtes condamnés à mort ! »
Guionnet a songé à citer « vous êtes condamnés », pour ne pas l’enfoncer, mais Bouard a bien dit à mort. Il l’a fait en désespoir de cause. Prelorenzo dit que la procédure est capitale, pas le fond. Il juge : « Il [Bouard] est incapable, ça fait dix ans que je le connais. » Incapable de se retenir s’entend, car il y a au moins deux autres histoires derrière cette affaire. Et c’est l’avocat général, alors que Bouard quittait le prétoire, qui ordonna aux gendarmes de le conduire au P12.
P12 signifie parquet pour personnes majeures, souvent en vue comparution immédiate. Il était près de 10h15. Alors la huitaine de ses supporteurs, parmi lesquels Guionnet, alla au P12, au pied de l’escalier Y. Le barbu était visible quand la porte de la salle était entrouverte, sagement assis sur un banc, mais la fonctionnaire répondant au public disait qu’elle ne savait pas où il se trouvait. Avant d’ajouter : « Repassez dans une demie-heure. » Détour à la la buvette du palais. Six escogriffes sont là : Prelorenzo, une de ses maîtresses, Olivier, un nègre qui veut être appelé Tempo, qui demanda un p’tit noir et qui eut un noir allongé, Guionnet et une supportrice aux cheveux courts, au nom inconnu. La moyenne d’âge de l’assemblée était proche de la soixantaine. Chacun y alla de son couplet, les deux guides étaient Prelorenzo et Guionnet. La mémoire de Prelorenzo apparut peu fiable, il n’a pas formation de chroniqueur judiciaire qui exige qu’on prête attention à chaque mot.
Prelorenzo parla des quatre mois de prison purgés par Bouard « l’année dernière », avant de se raviser : « au début de cette année ». Faux, c’est en 2008-2009 que Bouard alla en mate, au nord de Paris, pour avoir menacé, dit-on, un bâtonnier de Seine-Saint-Denis. Les partisans de Bouard disent que le bâtonnier aurait fait faux témoignage et que Bouard n’aurait rien dit à l’audience pour laquelle ses propos furent condamnés selon plusieurs témoins. Mais les témoins du judéocide, comme de toute chose, ne valent généralement rien. Et puis il serait étonnant que Bouard se portât partie civile dans une affaire où il ne dît rien. En revanche, Guionnet est maintenant victime de menace de mort par Avraham Malthête en commentaire de « Soirée télé ». Ayant retenu la leçon de Bouard, matheux qui croit tout comprendre au droit, Guionnet insulte Malthête sans jamais le menacer de mort, contrairement à la crapule.
Or voilà ce qui est reproché à Bouard, avoir dit que les juges de la cour de cass’ sont condamnés à mort, mais c’est dans sa logique roicote, qui tient toutes les lois gaullistes pour illégales car De Gaulle fut lui-même condamné à mort. De telle sorte que Malthête serait autorisé à vouloir la peau de Guionnet, mais pas Bouard celle des juges de la cour de cass’, qui en a pourtant besoin pour son abat-jour. Étant entendu que Bouard confond math et droit, il a pris les textes de loi pour des axiomes. Prenez l’article premier de la loi sur la presse de 1881, « L’imprimerie et la librairie sont libres », très bien ! Mais il y a la suite. Idem pour la possibilité de récuser les juges. Elle existe sur le papier, mais elle n’est quasiment jamais appliquée. Bref, les lois ne sont ni axiomes ni algorithmes, vu que c’est au juge de les appliquer. La récusation réclamée à l’audience du juge Éric Alt sera jugée irrecevable par certains de ses confrères de la cour de cass’ et la boucle sera bouclée.
Maître Danglehant et Prelorenzo avaient prévenu Bouard : tout débordement de sa part est malvenu. Mais Bouard n’en a pas tenu compte. Pis, le gars a pu se croire encouragé quand il a vu arriver Guionnet. Il s’est dit, avec lui, la couverture de mes propos est assurée. Surtout que cette affaire est intimement liée à celle d’Aubervilliers, quand, le 9 novembre, le domicile de Bouard fut fracturé par trois mafieux « de la police de Paris et d’Aubervilliers », selon la gardienne de son immeuble. Venus avec un serrurier, qui a remplacé la serrure sans lui laisser la clé, Bouard a été expulsé de chez lui. Il a sans doute raison : deux flics appartenaient vraisemblablement à la quatrième DPJ, rue du Château des Rentiers, à Paris, le troisième à la maison d’Aubervilliers. L’objectif de cette entourloupe était peut-être de pousser Bouard à la faute, ses réactions étant prévisibles. Ce qu’il annonça le 14 décembre, quand il dénonça « les pratiques mafieuses générales de la police mafieuse et fasciste à la solde de Sarkozy, espion du Mossad, traître israélien, chef de l’État ripoux-publicain, protectorat d’Israël en France ! »
Si Bouard a du sang juif, comme c’est possible, il est difficile de juger ses propos plus antisémitiques que ceux de Nicolas Bedos. Expulsé de chez lui, Bouard a esquissé un sourire à Guionnet sous sa barbe, vers 10h40, quand il l’a vu, au P12, derrière l’embrasure de la porte. Et l’ancien séminariste d’études juives réclame le droit plein et entier de Bête Immonde à dire ses conneries. Son emprisonnement serait catastrophique pour les deux associations qu’il a créées. Surtout pour la dernière, Citoyens anti-mafia judiciaire, dont le nom est bien trouvé.
20 décembre, 15 heures, pas de nouvelle de Bête Immonde. Rien d’étonnant, son pote Prelorenzo étant tête noire, tandis que l’avocat Danglehant est introuvable dans le bottin Île-de-France. Comme Vieille Taupe, Bête Immonde, s’il a été libéré, mettra énormément de temps à envoyer un message. Tic qui incite à penser que Bouard est goy, le malheureux !
Le réviso lui restera redevable d’une combine : il est autorisé à traiter les avocats des ligues de vertu au tribunal de chacals. Merci Bête Immonde.